Votre chien a peur du bruit, des personnes, d’un objet ? Vous ne savez plus comment faire pour l’apaiser. Nous vous donnons quelques conseils sur les attitudes à adopter et les traitements proposés pour vous aider à apaiser votre compagnon à quatre pattes.
La peur est le sentiment instinctif d'appréhension résultant d'une situation, d'une personne ou d'un objet présentant une menace extérieure, réelle ou perçue. Elle est considérée comme un comportement normal, essentiel à l'adaptation et à la survie ; son contexte détermine si la réaction de peur est normale, ou anormale et inappropriée. Il faut, non pas la combattre, mais la réguler la contrôler, car c’est une réaction parfois utile. Mais comme toutes les émotions, si elles sont poussées à l’extrême, elles deviennent ingérables. La peur persistante et excessive d'un stimulus spécifique est appelée phobie. Une phobie est une peur persistante et excessive d'un stimulus spécifique, tel qu'un orage. Il a été suggéré qu'une fois qu'un événement phobique a été vécu, tout événement qui lui est associé, ou le souvenir qui s'en dégage, est suffisant pour générer une réaction. Les phobies les plus courantes sont associées aux bruits (comme les orages ou les feux d'artifice).
L'anxiété, quant à elle, est l'anticipation de dangers futurs d'origine inconnue ou imaginaire qui entraînent des réactions corporelles normales (appelées réactions physiologiques) associées à la peur ; les comportements visibles les plus courants sont l'élimination, la destruction et la vocalisation excessive (c'est-à-dire l'aboiement). L'anxiété de séparation est l'anxiété spécifique la plus courante chez les chiens. Lorsqu'il est seul, l'animal présente des comportements d'anxiété ou de détresse excessive.
Le syndrome de privation sensorielle est un trouble qui est développé chez les chiens ayant eu lors de leurs 3 premiers mois un milieu pauvre en stimuli. Entre la 3ème et la 12ème semaine de sa vie, le chiot enregistre tout ce qu’il vit, que ce soit les bonnes ou les mauvaises expériences. Et une fois adulte, tout ce qu’il aura enregistré lui servira de base de données, de seuil de tolérance face à tout ce qui l’entoure. Plus il aura vécu de situations diverses jusqu'à ses 12 semaines, plus il arrivera à s’adapter aux situations nouvelles. Il est donc très important de bien choisir son élevage car, les deux premiers mois de vie de votre chien avant l’adoption sont fondamentaux et déterminants pour son développement. C’est alors que votre rôle devient majeur dans le développement de votre chien. Plus le chien s’est conforté dans ses peurs plus il sera difficile de l’apprivoiser. Il ne faut donc pas attendre.
On distingue trois stades de gravité croissante:
Stade 1 ou stade phobique : la peur d’un objet en particulier, ce que l’on appelle une phobie ontogénique, comme par exemple la peur d’un aspirateur en route ou d’une voiture. Cette peur concerne un élément identifiable. À ce stade, il est possible d’habituer le chiot à l’objet qu’il craint en faisant en sorte que cet élément qui déclenche chez lui une peur devienne tout à fait normale, faisant partie de son quotidien et son environnement. On appelle cela le processus d’habituation : on habitue le chiot à vivre en présence de cet élément, de manière douce, sans le forcer, en lui laissant la possibilité de s’enfuir et surtout à travers des séances courtes mais répétées régulièrement.
Prenons le cas d’un aspirateur : il faut que cet objet fasse partie de son quotidien. Une solution est de déposer l’aspirateur au milieu de la pièce sans l’allumer et de récompenser le chien dès qu’il s’en approche. Ensuite, vous compliquez les choses en faisant mine de passer l’aspirateur, sans l’allumer, puis en l’allumant, mais en le laissant statique, puis en passant complètement l’aspirateur. Veillez à bien laisser au chien la possibilité de fuir s’il en a envie. En effet, si le chien se sent coincé et contraint, il pourrait devenir agressif. Le plus important est de créer un conditionnement positif pour votre chien. Il doit comprendre que lorsqu’il est en présence de tel ou tel objet, quelque chose de positif se passe pour qu’à terme, la présence de tel ou tel objet engendre une réaction neutre.
Stade 2 : la peur de l’environnement. L’animal présente aussi anxiété, c'est-à-dire que son comportement est modifié en permanence, tous les stimuli le font réagir. Il se cache sous les meubles, mange uniquement quand il est seul, souvent la nuit. À ce stade, le processus d’habituation n’est plus possible et on voit apparaître des activités de substitution qui lui permettent de se détendre : léchage excessif du même membre par exemple. Il faut trouver la cause de cette anxiété et la traiter, parfois il faut accompagner le travail par un traitement vétérinaire (qui proposera un traitement chimique) ou faire appel à un professionnel du comportement canin.
Stade 3 : la phase (plus rare) ultime engendrant des problèmes de santé chez le chien. Le chien ne peut clairement plus s’adapter, ses émotions sont trop intenses et nuisent à sa santé. Peut s’en suivre une dépression qui engendre anorexie, trouble du sommeil, retard de croissance, malpropreté. Si c’est le cas : vous êtes face à une urgence médicale car le pronostic vital de votre chien est en jeu. Il est donc impératif de consulter un vétérinaire ! Ce dernier proposera un traitement chimique, un psychotrope, sur une durée de 6 mois au moins. Les psychotropes permettent de diminuer les réactions de crainte et de peur du chien et de faciliter l'application de la thérapie comportementale.
Pour aider votre chien à se sentir bien, proposez-lui un endroit sécurisant, où il sera bien et en sécurité.
Multipliez les expériences positives lorsque vous adoptez votre chiot dans des lieux calmes tout d’abord puis progressivement, dans des endroits plus animés.
Déconditionnez votre chien en incluant l’objet de ses peurs au quotidien.
Renseignez-vous sur les Fleurs de Bach – traitement homéopathique - qui, proposées en cure, permettent d’apaiser votre chien. Ces préparations ont pour objectif de ré-harmoniser l’état d’esprit de votre chien. N’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien ou à un spécialiste dans le domaine.
N’oubliez pas : thérapie par habitude (stade 1) ou par immersion (stade 2) dès l’apparition des premières peurs.
Vous jouez un rôle majeur : les propriétaires doivent éviter tout renforcement du comportement négatif en ignorant le stimulus et la réaction de leur animal. Cela veut dire quoi ? Vous devez ignorer complètement les réactions de peur de votre chien, et ne surtout pas les renforcer ! En caressant un chien qui a peur, on valide son comportement, on lui indique que l’on a peur également et donc qu’il a raison d’adopter ce comportement. Adoptez un comportement neutre et ne montrez aucune réaction à votre chien pour qu’il puisse s’auto-rassurer : si mon maître n’a pas peur, je n’ai pas peur.