Le Colley appartient au premier groupe de ce classement : les Chiens de berger et de bouvier (sauf le Chien de bouvier Suisse). Il s’agit de chiens d’obéissance par excellence et très polyvalents ; ils sont capables d’exercer de nombreux métiers. Ils ont tendance à aboyer. Cela est dû à leur instinct de territoire et de protection ; ils préviennent parfaitement d’une intrusion. Ce sont des chiens endurants, et leurs capacités physiques sont à associer à une bonne mâchoire. Le Colley fait plus précisément partie de la première catégorie de ce groupe consacrée aux Chiens de berger.

Il serait un descendant des chiens gardiens de troupeaux en Ecosse. C’est après divers croisements et suite aux invasions romaines d’une part et à l’intervention très ancienne des éleveurs anglais qui travaillèrent à partir de Bergers à queue courte et à queue longue d’autre part que le Colley devint le superbe animal d’allure aristocratique que l’on connaît aujourd’hui. L’origine de son nom est en revanche très discutée. Pour certains, il viendrait du mot « Colley » désignant une variété de moutons écossais à masque et queue noirs et qui étaient autrefois gardée par les Bergers écossais. Selon d’autres sources, son nom viendrait de « collar », qui signifie « collier », pour faire référence à sa collerette particulièrement abondante. La variété à poil court reste bien moins connue que celle à poil long.

Le Colley est un chien d’une grande beauté à l’attitude digne. Le mâle mesure entre 56 et 61 cm pour un poids qui peut varier de 20 à 29 kg. La femelle, quant à elle, mesure entre 51 et 56 cm et pèse de 18 à 25 kg. De taille moyenne, son corps est plus long que haut avec un cou puissant et une poitrine profonde. Ses côtes sont cintrées, son dos droit avec une légère pente ascendante au niveau des reins. Ses membres sont musclés et dotés d’une musculature modérément développée. Ses pieds sont ovales, munis de doigts cambrés et serrés. Sa queue est longue, généralement portée bas. Elle atteint le jarret et est très abondamment fournie. La tête du Colley est allongée, en forme de coin, fine et bien proportionnée en regard de son corps. Son crâne est plutôt plat. En forme d’amande et obliques, ses yeux sont de taille moyenne. Ils sont de couleur brun foncé sauf chez les individus à la robe bleu merle qui ont eux fréquemment les yeux bleus ou tachetés de bleu. Ses oreilles sont modérément grandes, assez écartées et larges. Ramenées vers l’avant, elles sont portées semi-dressées. La robe du Colley se décline en trois couleurs reconnues dans son standard : la robe zibeline (du doré clair à l’acajou intense), tricolore (noir dominant avec taches feu vif aux membres et à la tête et marques blanches) et bleu merle ou « Marbled Collie » (bleu argenté, éclaboussé et marbré de noir). Pour la variété à poil long, le poil est droit, dur, long et dense. Le sous-poil est doux et dense. La crinière et le jabot sont très abondants et il possède des franges aux membres. Pour la variété à poil court, le poil est plat et de texture dure. Son sous-poil est plus dense encore que celui de la variété à poil long.

Le Colley est une race dont les individus sont généralement en bonne santé avec une espérance de vie avoisinant les douze ans. Il est toutefois susceptible de développer certaines maladies héréditaires. L’anomalie de l’œil du Colley est une maladie qui touche la vascularisation d’une zone située dans le fond de l’œil. Les symptômes sont : la dégénérescence des pigments de l’œil, un décollement de la rétine, des hémorragies voire une perte de la vision suivant la gravité de la maladie. Chez les sujets atteints de la maladie génétique, les deux yeux sont atteints. Afin de poser un diagnostic, il est nécessaire de passer par un examen du fond de l’œil ou par le contrôle de la tension intraoculaire. Un test génétique est également disponible ; les reproducteurs doivent donc être testés pour cette maladie avant d’envisager la reproduction. Il n’existe malheureusement pas encore de traitement pour soigner cette affection et le pronostic va de la cécité partielle à la cécité totale. La dystrophie cornéenne stromale centrale et paracentrale du Colley est une atteinte bilatérale de l’œil se caractérisant par une opacité de la cornée due à un dépôt de lipides, lui-même causé par en déficit enzymatique. Elle se déclare généralement entre 5 et 27 mois. De manière exceptionnelle, l’opacification peut mener à un trouble de la vision. Le diagnostic est établi à parti d’un examen de l’œil au biomicroscope. Une adaptation de l’alimentation du chien (régime pauvre en matières grasses) peut apporter une amélioration, mais la chirurgie semble encore être le moyen le plus efficace pour contrer cette pathologique, malgré les risques de rechutes. L’hyperthermie maligne ou sensibilité à l’halothane est un trouble du métabolisme entrainant une hausse soudaine et importante de la température corporelle du chien accompagnée de la contraction de l’ensemble des muscles de son corps. Cette maladie fait souvent suite à l’absorption d’anesthésiques comme l’halothane mais cela peut aussi constituer une forme parmi d’autres de réaction au stress. Enfin, le Colley peut également souffrir d’épilepsie essentielle, que l’on nomme comme cela car on ne peut pas mettre en évidence de causes évidentes à l’apparition des crises convulsives. Les premières crises surviennent entre l’âge de six mois et cinq ans, mais celles-ci peuvent passer inaperçues. Lors de ces crises, le chien tombe sur le côté, inconscient et présente des mouvements de pédalage. Dans le cas de crises partielles, la différence est que le chien tombe sans perdre conscience. Le diagnostic s’établit sur base d’un examen différentiel visant à exclure tout autre possibilité d’atteinte du système nerveux et du cerveau. Les tests sont lourds (scanner, IRM, etc.) mais en tant que maladie pratiquement incurable, il est nécessaire de diagnostiquer les chiens atteints afin de ne pas les utiliser dans le cadre de l’élevage. Question entretien, deux brossages par semaine suffisent.

Le Colley est un chien vif, actif et bien équilibré. C’est une race qui a souffert de la mode à l’époque du film « Lassie ». On voulait alors des chiens avec un museau toujours plus long, ce qui a conduit non seulement à des problèmes de mâchoires mais aussi à des problèmes de comportement dans certaines lignées. Aujourd’hui, et heureusement, cette mode est bel et bien passée ! Il peut parfois se montrer anxieux et craintif, mais peut-être cela s’explique-t-il par sa douceur et sa grande sensibilité. Quoi qu’il en soit, le Colley reste un excellent compagnon. S’il est méfiant à l’égard des inconnus, il n’est jamais agressif. Son éducation devra être menée fermement mais toujours avec douceur. Le Colley peut s’adapter à la vie citadine mais il est préférable d’avoir un jardin ou du moins de l’espace. Il faudra aussi lui apporter une dose d’exercice quotidienne.