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Le biberonnage, une partie de l’élevage “à la main”

Conseil

Aujourd’hui, nous avons décidé de vous faire partager une réalité de l’activité d’éleveur/-se: le biberonnage, qui fait partie de ce que l’on appelle l’élevage “à la main”. En effet, il est fréquent qu’il faille nourrir artificiellement les chiots en leur donnant le biberon. Cela arrive entre autres lorsque les chiots sont trop nombreux pour être nourris aux mamelles de leur maman ou bien que cette dernière ne produit pas assez de lait. Il n’est pas rare non plus de voir une jeune maman rejeter l’un ou l’autre de ses petits. C’est en tous cas une tâche délicate qui représente un investissement considérable en temps et en énergie pour les éleveurs/-ses. C’est ce que vous pourrez constater dans les lignes qui suivent…

Les forces de maman avant tout !

Avant le biberon de lait maternisé, il est essentiel que les chiots aient accès au colostrum de leur mère. Ils doivent le boire dans les douze premières heures de vie que ce soit à la mamelle ou au biberon. Ce colostrum représente le premier lait sécrété par les mammifères femelles. Il contient les éléments de soutien immunitaire, appelés immunoglobulines, dont le jeune animal a besoin pour se défendre contre les sources de pathologies néonatales.

Pour donner le biberon aux chiots, il est nécessaire de se munir du matériel adéquat. Il faut ensuite prendre connaissance des indications de composition et de dosage du lait maternisé. Mais il faut aussi (et surtout !) prendre des précautions rigoureuses en matière d’hygiène.

La “salle à manger” de l’élevage

Le biberonnage doit se faire dans un local à part, avec un certain niveau d’hygiène, qui peut se fermer et où il n’y a pas trop de passage pour ne pas être dérangé. C’est important non seulement pour garder l’attention du chiot mais aussi pour l’éleveur/-se. En effet, c’est toujours plus agréable d’être au calme afin de préserver son énergie et bien-sûr pour pouvoir profiter de ce moment ! Il faudra prévoir dans ce local un lieu de stockage pour le lait et la série de biberons. Un évier à usage propre devra également s’y trouver offrant un accès à de l’eau chaude et de l’eau froide.

Le matériel utilisé pour le biberonnage tel que l’éponge, le goupillon ou encore le savon liquide pour vaisselle est uniquement destiné à cet usage et devra être fréquemment renouvelé.

Des biberons tout propres !

Avant de laver les biberons, il faut bien évidemment se laver les mains (également avant la préparation du matériel). Il faut veiller à démonter et laver chaque pièce du biberon le plus rapidement possible après usage. Pour un gain de temps et toujours dans un souci d’hygiène, l’idéal est d’opter pour un matériel sans trop de “reliefs”. Sinon, en plus de devoir laver l’intérieur des tétines et autres pièces basiques, il vous faudra vous assurer que ces “reliefs” (ex.: rainures, séparations entre parties, etc.) soient nickel ! Le rinçage doit être abondant en passant du chaud (dégraissage) au froid pour provoquer un choc thermique permettant de lutter contre les microorganismes. Un porte-biberon est vivement recommandé pour le séchage des pièces et des éléments jetables sont à préférer pour l’essuyage.

Bye bye les microorganismes !

En ce qui concerne la phase de stérilisation du matériel, il existe différentes méthodes. La stérilisation à froid se fait au moyen d’un comprimé d’eau de Javel, dit de type “Milton”. Cependant, l’odeur d’eau de Javel peut être désagréable tant pour les chiots que pour l’éleveur. En stérilisation à chaud, le micro-ondes dans lequel on vient placer une coupole avec de l’eau donnant de la vapeur est une solution. On peut également placer le matériel dans une casserole d’eau bouillante (6’ dans l’eau portée à ébullition). Cependant, l’exposition à cette température élevée peut abîmer la tétine qu’il faut absolument éviter de surchauffer. Le stérilisateur électrique (6’ dans la vapeur d’eau), bien que représentant un coût plus important, reste la meilleure solution.

Ensuite, afin d’éviter de re-contaminer le matériel stérile, il faudra manipuler les pièces avec une pince pour les mettre sécher sur le porte-biberon et enfin, pour les réassembler. A noter qu’un biberon en verre aura une meilleure espérance de vie qu’un biberon en plastique et qu’il est important de toujours bien vérifier l’intégrité de la tétine, càd si celle-ci délivre bien la quantité appelée par la succion du chiot (ni trop pour ne pas qu’il s’étrangle, ni trop peu pour qu’il ne se fatigue pas inutilement).

Au rayon laits maternisés…

Pour préparer le lait, il faut toujours se référer aux conseils du vétérinaire (produit et composition) et aux indications sur le produit (dosage). Il existe du lait maternisé sous forme de poudre à reconstituer en doses ou déjà prêtes à l’emploi. Le lait maternisé concerne les différentes espèces de mammifères, mais leurs compositions varient (ex.: taux de matières grasses variable). C’est donc important de choisir un produit adapté. Les dosages, consignes de dilution ainsi que le nombre de nourrissages moyen par jour que l’on retrouve sur ces produits sont pensés par des vétérinaires. La qualité de l’eau utilisée pour diluer le lait maternisé doit également être contrôlée ainsi que la température d’administration (38°C après passage au chauffe-biberon). La technique qu’utilisent toutes les mamans du monde est parfaite pour vérifier cela: on verse quelques gouttes sur son avant-bras (une zone sensible) pour vérifier que ce ne soit pas trop chaud.

Encore quelques questions !

  • Comment sait-on si le chiot a faim ?
    Il vocalise et « cherche » avec son museau.
  • Comment sait-on qu’il est rassasié ?
    Le chiot se couche, il est calme et peut même s’endormir.
  • Que faire si le chiot réclame encore après avoir terminé son biberon ?
    On peut refaire un biberon. Le chiot doit être à satiété après son repas afin de pouvoir s’adonner à ses activités communes: dormir et faire ses besoins avant un nouveau biberon !

Une fois rassasié… Chuuut c’est l’heure de la sieste !

Sources: C. CARRASCO-LEROY, Pathologie animale, Cours (2ème Bac Agronomie – Finalité Technologie Animalière), Fleurus, HELHa, 26/09/17.

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