L’Epagneul Breton appartient au septième groupe de ce classement : les Chiens d’arrêt, plus précisément de la première section correspondant aux chiens d’arrêt continentaux. Les chiens de ce groupe sont des chiens spécialisés dans une discipline de chasse bien particulière avec une technique de travail bien spécifique. Celle-ci consiste à pister le gibier, à restreindre le plus possible la distance qui les sépare de lui et à prévenir juste avant le bond et la capture de la proie leur maître pour que celui-ci vienne abattre l’animal coincé. Ce sont donc des chiens qui sont très concentrés sur l’odorat. Mais cet odorat peut aussi leur jouer des tours : ils ont en effet tendance à se perdre facilement à cause de ce dernier. Ce sont aussi des chiens qui ont de la voix pour prévenir leur maître lorsqu’ils sont presque nez-à-nez avec le gibier.

Issu d’un croisement d’abord accidentel ensuite volontaire, pratiqué au XIXe siècle, entre des chiens de ferme en Bretagne avec des Setters, Pointers et springers, l’Epagneul Breton est un des descendants des Chiens d’Oysel qui ont été dressés durant le Moyen-Age pour la chasse aux oiseaux au filet. La race de l’Epagneul Breton est donc née du mélange entre ces chiens de ferme, qui étaient courts, râblés, rustiques, utilisés principalement pour la chasse à la bécasse, avec ces autres races, qui avaient été laissées en pension en France par les chasseurs britanniques pendant l’intersaison afin d’en améliorer le nez et la vitesse. Très tôt, la notoriété de ce chien grandit, à tel point qu’il fut présenté à Paris par M. de Pontavic et de Combouz en 1896. Une dizaine d’années plus tard, un club est créé à Loudéac. Le premier standard de la race, publié en 1908 sera revu en 1938. Avec le temps, il s’est imposé comme la deuxième race de France et serait le chien français le plus répandu dans le monde, comme aux Etats-Unis où il est l’un des tout premiers chiens d’arrêt.

L’Epagneul Breton fait partie des moyennes races. Le mâle mesure entre 48 et 50 cm pour un poids de 15 à 18 kg et la femelle, un peu plus petite et légère, mesure entre 47 et 49 cm pour un poids de 14 à 15 kg. Son allure générale est bréviligne et son profil est inscriptible dans un carré. Il est trapu, râblé mais toujours élégant. Sa peau est fine et plutôt lâche. Ses mouvements sont énergiques. Son corps est de type « cob » (s’inscrit dans un carré) avec un cou de longueur moyenne. Sa poitrine est profonde, ses côtes assez arrondies, son dos court, son rein court et large, ses flancs bien remontés et sa croupe légèrement fuyante. Fins et musclés, ses membres sont munis de pieds aux doigts bien serrés. Sa queue est droite ou tombante, s’il n’est pas anoure (né sans queue). Elle est souvent courte et un peu torse, terminée par une mèche de poils. La tête de l’Epagneul Breton est ronde avec un crâne arrondi. Ses lèvres sont fines. Ses yeux sont de couleur ambre foncé et en harmonie avec sa robe. Ses oreilles, plantées haut, sont plutôt courtes et légèrement arrondies, garnies de poils ondulés. La robe de l’Epagneul Breton peut être blanche et orange, blanche et marron à blanche et noire. Elle peut aussi être tricolore (blanc, noir et feu) ou rouannée (poils colorés mélangés de blanc). Son poil est fin sans excès, plutôt plat ou très légèrement ondulé mais en tous cas jamais frisé.

L’Epagneul Breton est un chien de bonne condition, qui ne présente pas beaucoup de signes de maladies. Sa longévité est estimée à douze ans. Cependant, cette race, comme toutes les races pures de chiens, est sujette à certaines maladies génétiques et héréditaires qui appellent une attention particulière des éleveurs afin de ne pas « propager » ces affections dans leurs lignées et mettre à l’adoption des chiens malades. L’Epagneul Breton peut être atteint de la dysplasie de la hanche. Il s’agit d’une malformation intervenant au cours de la croissance du chien et qui provoque une arthrose précoce pouvant aller à terme jusqu’à la paralysie de la partie antérieure ou postérieure de l’animal. Les symptômes sont plus ou moins visibles et détectables plus ou moins tôt allant de la modification du comportement du chien craignant les montées et descentes d’escaliers, les sauts, les séances d’exercices intenses ou présentant un défaut dans sa position assise par exemple jusqu’à la boiterie et les douleurs. Une palpation peut s’effectuer chez le vétérinaire dès l’âge de 6 mois. Une confirmation radiologique peut être envisagée à l’âge d’un an. Les traitements sont essentiellement médicamenteux (antidouleurs et anti-inflammatoires, administrés conjointement à une alimentation recommandée pour la santé articulaire) et, à terme, chirurgicaux (remplacement de la tête fémorale, triple ostéotomie du bassin ou excision de la tête du fémur selon les cas). Ce risque n’est jamais à écarter et il est donc essentiel de passer par un éleveur responsables, qui pratiquent les tests ADN adéquats pour cette pathologie génétique et héréditaire et qui ne fait se reproduire entre eux que les individus dont la descendance présente le moins de risques possibles d’en être atteint. Concrètement, la reproduction doit impérativement être envisagée en fonction du stade diagnostiqué : les individus de stades A, B et C peuvent être reproduits, mais les C uniquement avec un individu A. Les stades suivants ne peuvent tout simplement en aucun cas être reproduits. L’Epagneul Breton peut également être touché par la luxation médiale de la rotule, une affection orthopédique d’origine congénitale. La rotule ou patelle est déplacée hors de la fosse qui l’accueille normalement. Suivant la direction qu’elle prend en s’échappant de son lieu d’origine, on parlera de luxation latérale ou médiale. Cette dernière est plus fréquente et entraîne souvent une rupture du ligament croisé crânial. Dans presque la moitié des cas, elle atteint les deux genoux. Une boiterie légère et intermittente remplacée par une gêne intensifiée et durable est le symptôme principal de cette pathologie. Le diagnostic s’établit par la palpation du genou et des radiographies. La luxation médiale de la rotule présente une classification selon quatre stades distincts en fonction de la gravité de l’atteinte. En ce qui concerne le traitement, il est chirurgical afin de réparer ce défaut. La prise de médicaments est souvent nécessaire pour soigner l’arthrose secondaire qui s’ensuit. Enfin, l’Epagneul Breton peut souffrir de cystinurie, une affection du métabolisme de la cystine due à une mauvaise absorption par les reins de cet acide aminé. La cystine s’accumule alors pour former des cristaux dont la concentration dans l’urine est de plus en plus importante et accentue également le risque de calculs rénaux. Les symptômes peuvent déjà apparaître vers l’âge de six mois et sont : augmentation de la fréquence du besoin mictionnel (évacuation de l’urine), difficultés à uriner, présence de sang dans l’urine et douleurs abdominales dans le cas de calculs rénaux. Le diagnostic est établi grâce à une analyse d’urine et éventuellement une radiographie pour mettre en évidence la présence de calculs rénaux. Cette maladie n’est pas mortelle en soi mais peut causer des dommages importants aux reins qui, à terme, peuvent entraîner la mort de l’animal. En général, dans le cas où le chien ne présente pas de calculs rénaux, auquel cas il faudra les lui enlever par voir chirurgicale, un régime adapté et des suppléments alimentaires peuvent suffire à faire diminuer le taux de cystine dans l’urine. Un brossage une à deux fois par semaine est nécessaire à son entretien. Et cela doit être l’occasion de surveiller régulièrement ses oreilles car la présence de corps étrangers l’irrite et peut mener à des infections.

L’Epagneul Breton est un chien résistant, ardent voire même pugnace et infatigable. Il est capable de chasser sur tous les terrains. La devise du Club consacré à cette race est très explicite : « Un maximum de qualités pour un volume minimal ». Il est effectivement à la fois peu encombrant et doté d’un flair remarquable. Sa quête est rapide, son arrêt ferme et il se révèle également être un excellent rapporteur de gibier d’eau. L’Epagneul Breton est un chasseur polyvalent : gibier à plume, bécasse et bécassine sont parmi ses gibiers préférés. Mais c’est aussi un agréable compagnon grâce à son tempérament équilibré, sa douceur, sa sensibilité ; il a véritablement bon caractère ! Son éducation devra se faire en douceur pour en obtenir le meilleur de lui-même. L’Epagneul Breton peut s’adapter à la vie en appartement à condition de lui accorder de longues promenades quotidiennes pour répondre à son besoin de dépense.